Pourquoi croyons-nous aux fake news ?

Rev Rhum Ed Fr. 2022 Dec;89(6):555-561. doi: 10.1016/j.rhum.2022.09.013. Epub 2022 Sep 21.
[Article in French]

Abstract

Ces dernières années, les fake news ont connu une propagation exponentielle, en particulier depuis l’élection américaine de Donald Trump et la pandémie de la COVID-19. La recherche s’est intéressée à la création, à l’utilisation, au partage et à l’identification des fake news et cherche à mettre en œuvre des moyens visant à enrayer le flux de fausses informations et empêcher que l’on y croie. Cette mise à jour aborde une partie seulement de la problématique des fake news et met l’accent sur les déterminants qui favorisent la croyance aux fausses nouvelles ; à noter que la rhumatologie est peu représentée. Certains facteurs sont directement liés à l’écosystème des médias et des réseaux sociaux comme la disponibilité et la propagation rapide des fake news, la non-sélection des informations relayées sur ces plateformes et le fait que les individus peuvent être à la fois consommateurs et créateurs de fake news. Les facteurs cognitifs occupent une place importante comme le biais de confirmation, l’appartenance politique, l’exposition répétée aux fausses nouvelles et le raisonnement intuitif. L’absence de connaissances scientifiques et un faible niveau d’études contribuent également à croire aux fake news. Les facteurs psychologiques regroupent l’attrait de la nouveauté, l’état émotionnel des individus et le contenu émotionnel des fake news. Un niveau élevé de littéracie numérique réduit la vulnérabilité aux fake news. Des facteurs sociologiques, tels que les communautés en ligne (ou chambres d’écho) et le rôle des groupes de pression, ont été identifiés. Des implications pratiques peuvent être déduites pour limiter les fake news : l’éducation aux médias et l’utilisation de mises en garde contre les fake news, le journalisme fondé sur des données probantes et la vérification des faits, la régulation des réseaux sociaux, la collaboration des plateformes médiatiques avec des organismes de fact-checking, les messages d’alerte sur les réseaux et les solutions de détection digitale. Les professionnels de santé doivent mieux comprendre les facteurs qui alimentent la croyance aux fake news. L’identification de ces déterminants pourrait ainsi faciliter leur rôle de conseil auprès des patients concernant le phénomène de désinformation.

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