L’association entre la défavorisation matérielle par quartier et l’incidence d’hospitalisation chez les enfants infectés par le SRAS-CoV-2 à Montréal

Paediatr Child Health. 2022 May 31;27(Suppl 2):S108-S114. doi: 10.1093/pch/pxac015. eCollection 2022 Sep.
[Article in French]

Abstract

Historique: Même si les facteurs sociodémographiques sont liés à l’infection par le SRAS-CoV-2 et aux hospitalisations chez les adultes, peu de données portent sur l’association entre ces caractéristiques et les hospitalisations attribuables au SRAS-CoV-2 chez les enfants. La présente étude visait à déterminer l’association entre la défavorisation matérielle par quartier et l’incidence d’hospitalisations à cause du SRAS-CoV-2 chez les enfants.

Méthodologie: Les chercheurs ont réalisé une étude de cohorte rétrospective de tous les enfants (de 0 à 17 ans) atteints d’une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée par un test d’amplification en chaîne par polymérase après transcription inverse (PCR) entre le 1er mars et le 31 mai 2021 dans un hôpital pédiatrique de soins tertiaires de Montréal, au Canada. Ils ont colligé les données par examen des dossiers et ont inclus l’âge, le sexe et les codes postaux, afin de pouvoir lier la défavorisation matérielle à l’échelle de l’aire de diffusion, mesurée au moyen des quintiles de l’indice de défavorisation matérielle de Pampalon. Ils ont examiné l’association entre les quintiles de cet indice et les hospitalisations à l’aide de la régression de Poisson.

Résultats: Pendant la période de l’étude, 964 enfants ont reçu un résultat positif au SRAS-CoV-2 confirmé par un test PCR, et 124 d’entre eux ont été hospitalisés. Au total, 40,7 % des enfants hospitalisés habitaient dans le quintile le plus défavorisé d’après l’indice de défavorisation matérielle de Pampalon. Le rapport du taux d’incidence des hospitalisations dans ce groupe était de 2,42 (intervalle de confiance à 95 % : 1,33; 4,41) par rapport au quintile le plus privilégié.

Conclusion: Plus du double des enfants qui habitaient dans les quartiers les plus défavorisés sur le plan matériel étaient hospitalisés à cause de la COVID-19 par rapport à ceux qui habitaient dans les quartiers les plus privilégiés. Il faudrait déployer des efforts particuliers pour protéger les enfants qui habitent dans des quartiers défavorisés, particulièrement dans l’attente de la vaccination des plus jeunes.