Facteurs qui influent sur le consentement au don d’organes : étude rétrospective basée dans la population

CMAJ. 2022 Jan 31;194(4):E134-E142. doi: 10.1503/cmaj.210836-f.
[Article in French]

Abstract

Améliorer l’approche des donneurs d’organes potentiels et obtenir leur consentement pourrait favoriser l’autonomie des patients et donner accès à un plus grand nombre d’organes à transplanter. Nous avons voulu identifier les facteurs modifiables qui influent sur le consentement au don d’organes. MÉTHODES: Nous avons procédé à une étude de cohorte rétrospective regroupant les adultes (≥ 18 ans) consécutivement orientés vers le système de don d’organes en Ontario entre avril 2013 et juin 2019. Nous avons analysé les données cliniques et démographiques des patients, les données relatives à leurs mandataires et les particularités des approches pour le consentement au don. Les paramètres de l’étude étaient le consentement au don d’organes et le taux d’approches. Nous avons analysé les liens indépendants entre le consentement et les facteurs propres aux approches et au système. RÉSULTATS: Nous avons identifié 34 837 signalements de donneurs d’organes potentiels, dont 6548 (18,8 %) ont fait l’objet d’approches auprès de leurs mandataires en vue d’un consentement. Parmi ces derniers, 3927 (60,0 % des approches) ont mené à un consentement au don d’organes et 1883 patients (48,0 % des consentements) ont effectivement été donneurs. La raison la plus courante pour laquelle des mandataires n’ont pas été approchés en vue du consentement à un don potentiel était un retard de signalement de la part de l’équipe soignante (45,2 %). Les facteurs modifiables indépendants associés au consentement incluaient : approche téléphonique (rapport des cotes [RC] ajusté 0,46, intervalle de confiance IC à 95 % 0,35–0,58) et approche en collaboration avec le médecin et la coordination des dons (RC ajusté 1,26, IC à 95 % 1,01–1,59). INTERPRÉTATION: Le consentement au don d’organes a été associé à plusieurs facteurs modifiables. Les organisations devraient cibler des interventions visant à assurer un signalement rapide aux organisations de don d’organes, favoriser les approches en personne et promouvoir la participation des médecins au processus d’approche.