COVID-19 chez les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques en France : caractéristiques cliniques, facteurs de risque et maintien thérapeutique

Rev Rhum Ed Fr. 2021 Dec;88(6):430-436. doi: 10.1016/j.rhum.2021.06.002. Epub 2021 Jun 5.
[Article in French]

Abstract

Objectif: Évaluer comment les patients présentant un rhumatisme inflammatoire chronique ont fait face à l’épidémie de COVID-19 concernant leur maladie et identifier des facteurs de risque d’infection à SARS-CoV-2 chez ces patients.

Méthodes: Les patients suivis dans un service de rhumatologie français ou inscrits sur la plateforme sécurisée d’e-médecine Spondy+ ont été invités à remplir un questionnaire portant sur la présence de symptômes du COVID-19, sur les résultats des tests diagnostiques et les modifications de traitement durant la période de confinement. Les réponses au questionnaire ont été rapportées à l’aide de statistiques descriptives. Les facteurs associés au risque de COVID-19 et à un arrêt de traitement à visée rhumatologique ont été évalués à l’aide d’une régression logistique.

Résultats: Sur les 2081 questionnaires envoyés, nous avons obtenu 655 réponses provenant de 474 patients atteints de spondyloarthrite (SpA), 129 de polyarthrite rhumatoïde (PR) et 52 de rhumatisme psoriasique (RP). La moyenne d’âge était de 51 ans ± 13,4 ans avec une prédominance féminine (61,8 %). L’incidence de COVID-19 était de 6,9 % (IC 95 % : 5,1–9,2 %), avec 12 cas confirmés par PCR et 33 fortes suspicions. Cinq patients ont nécessité une hospitalisation dont un en unité de soins intensifs et aucun décès n’a été constaté. Les facteurs indépendamment associés à un risque d’infection étaient une notion de contage au SARS-CoV-2, un jeune âge, et l’absence d’intoxication tabagique. Plus de 30 % des patients rapportaient avoir suspendu ou arrêté au moins un traitement de leur rhumatisme inflammatoire durant la période de confinement, la plupart par peur d’une contamination (79,3 %). Parmi ceux-ci, 63,4 % ont rapporté une majoration de l’activité de leur maladie.

Conclusion: Notre étude ne montre pas d’augmentation de l’incidence ou de la sévérité de COVID-19 chez les patients présentant un rhumatisme inflammatoire chronique. Elle apporte des arguments en faveur de la sécurité des traitements anti-rhumatismaux en période épidémique.