[Did child-psychiatry patients really experience the dreaded clinical degradation during the COVID-19 pandemic lockdown?]

Neuropsychiatr Enfance Adolesc. 2021 May;69(3):121-131. doi: 10.1016/j.neurenf.2021.02.006. Epub 2021 Mar 2.
[Article in French]

Abstract

Background: The general lockdown period during the COVID-19 pandemic which covered mid-March to mid-May 2020 in France raised important questions about the direct and indirect psychological effects on children and adolescents. Perceived intuitively as harmful and even traumatic in the media's discourse, we tried to better qualify its effects from two complementary approaches. We carried out a review of the literature on the subject to which we associated a regular assessment of the children's global clinical state in the entire active file of the child-psychiatry department of the Centre Hospitalier Universitaire de Brest throughout the lockdown period.The findings of the literature review on the psychological effects of lockdowns or quarantines during past or current epidemics, in particular in China, report many deleterious and variable effects such as symptoms of anxiety, depression, as well as Post Traumatic Stress Disorder, at a significant rate. However, the definition of the situations experienced and the contexts in which those studies took place appear to be not truly comparable to the French situation. Moreover, the effects of the fear of contamination are not differentiated from those linked to confinement itself.

Patients and methods: Among children and adolescents under the care of the above department, 354 underwent an assessment of the impact of lockdown on their global clinical condition using the Clinical Global Impression Improvement (CGI-I) performed by their usual practitioner during the period from March 16 to May 11, 2020.

Results: Our results highlight that 50% of children remained in stable condition, 25 to 30% improved and 20 to 25% experienced a slight degradation. The evolution of the clinical status appeared stable over time during the eight weeks. The initial age or severity of mental disorder had no significant influence, although there was a slightly more frequent improvement in adolescents.

Conclusion: These results are quite inconsistent with general discourse and common expectations. Several psychopathological hypotheses are discussed to support this absence of psychological degradation which might even be extended to children and adolescents in the general population.

Objectifs: La période de confinement qui s’est déroulée en France de la mi-mars à la mi-mai 2020, à l’occasion de la pandémie COVID-19, soulève d’importantes questions sur ses effets psychologiques directs et indirects chez les enfants et adolescents. Considérée intuitivement comme nuisible, voire traumatisante dans le discours médiatique, nous avons tenté de mieux qualifier ses effets à partir de deux démarches complémentaires. D’une part, nous avons réalisé une revue de la littérature sur le sujet, d’autre part, nous y avons associé une objectivation de l’évolution de l’état clinique global des enfants au sein de la file active du service de psychiatrie infanto-juvénile du CHRU de Brest pendant la période de confinement. La revue de la littérature portant sur les effets psychologiques de situations de confinement ou de quarantaine à l’occasion d’épidémies passées ou actuelle de COVID-19, notamment en Chine, rapporte de nombreuses données sur leurs conséquences délétères. Les effets relatés sont de nature variable : symptômes anxieux et dépressifs principalement, mais aussi Stress Post Traumatique, dans des proportions importantes. Cependant, la définition des situations vécues et les contextes dans lesquels se sont déroulées ces études sont en fait peu comparables à la situation française. Par ailleurs, les effets de la peur de la contamination n’y sont pas différenciés de ceux liés au confinement lui-même.

Patients et méthodes: Parmi les enfants et adolescents suivis dans le service, 354 ont bénéficié d’une mesure de l’impact du confinement sur leur état clinique global évalué à la Clinical Global Impression Improvement (CGI-I) par leur praticien habituel au cours de la période du 16 mars au 11 mai 2020.

Résultats: Nos résultats mettent en évidence que 50 % des enfants ont connu un état clinique global inchangé en comparaison à leur état avant le confinement, 25 à 30 % ont connu une amélioration et 20 à 25 % ont montré une légère dégradation pendant la période de confinement. L’état décrit est globalement stable dans le temps au cours des huit semaines de la durée du confinement. L’âge ou la sévérité préalable de la pathologie n’a pas d’influence significative, même si on note une amélioration globale plus fréquente chez les adolescents.

Conclusion: Ces résultats sont assez discordants avec le discours général. Plusieurs hypothèses sont discutées pour expliquer les raisons de cette absence de dégradation qui pourrait éventuellement être étendue aux enfants et adolescents en général pendant cette période.

Keywords: Adolescent; COVID-19; Child psychiatry; Children; Lockdown.

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