Barriers to Peritoneal Dialysis in Aboriginal Patients

Can J Kidney Health Dis. 2018 Jan 3:5:2054358117747261. doi: 10.1177/2054358117747261. eCollection 2018.

Abstract

Background: Aboriginal people in Canada have an unduly high burden of end-stage kidney disease (ESKD) and many live in rural settings. Peritoneal dialysis (PD) is a home-based dialysis modality that may provide a valuable alternative to in-center hemodialysis which is relatively underutilized by the Aboriginal population.

Objective: We aim to assess the barriers to PD utilization in Aboriginal patients with ESKD.

Design: This article is a prospective observational cohort study.

Setting: The setting involves 3 predialysis clinics in Winnipeg, Kingston, and Moose Factory.

Patients: The patients were 99 individuals (67 non-Aboriginal and 32 Aboriginal) who were at least 18 years of age with an estimated glomerular filtration rate of less than 30 mL/min/1.73m2, and were enrolled in one of the 3 study sites from April 2011 to October 2013.

Measurements: Patient demographics and comorbidities were documented. Barriers to PD, PD as modality choice, and Aboriginal status were assessed via patient survey upon study enrollment. PD use as the initial dialysis modality was assessed via monthly patient follow-up for 1 year after enrollment in the study.

Methods: The patient survey was created based on literature review of known barriers to PD, repaired based on direct patient feedback, and tested for reliability via the test-retest method. Differences in PD choice, barriers to PD, and PD use between Aboriginal and non-Aboriginal patients were determined by chi-square test and logistic regression.

Results: All patients enrolled in the study completed the survey. Mean age was 65.5 versus 54.6 years for non-Aboriginals and Aboriginals, respectively. Barriers to PD significantly associated with Aboriginal status were lack of money (odds ratio [OR]: 21.3; 95% confidence interval [CI]: 5.3-86.4; P < .0001) and anxiety (OR: 2.8; 95% CI: 1.1-7.1; P = .03). There was no difference in PD choice between non-Aboriginals and Aboriginals (66.7% vs 68.8%, respectively; P = .83). One of 67 non-Aboriginals (1.5%) and 5 of 32 Aboriginals (15.6%) died prior to initiating dialysis (P = .013). No significant difference was observed between non-Aboriginals (33%) and Aboriginals (28%) in use of PD (P = .81).

Limitations: Small sample size was a limitation of this study.

Conclusions: Aboriginal people in Canada have a disproportionately large burden of ESKD, and PD could provide an alternative to in-center hemodialysis for those living in rural areas. Our study identified anxiety and lack of money as barriers to PD significantly associated with Aboriginal status. When choosing dialysis modality, shared decision making between physicians and patient is of key importance to weigh all potential benefits and risks and emphasize the Aboriginal patient's values and preferences. These results can be used to guide future research and to help devise interventions targeting barriers to PD in Aboriginals.

Contexte: Au Canada, un nombre important de personnes autochtones habitent en région rurale, et cette population présente un taux exagérément élevé d’insuffisance rénale terminale (IRT) par rapport à la population générale. La dialyse péritonéale (DP) est une modalité de dialyse que le patient reçoit à domicile et qui pourrait s’avérer une solution de remplacement intéressante à l’hémodialyse en centre, laquelle est relativement sous-utilisée par les patients autochtones.

Objectif de l’étude: Nous voulions recenser les facteurs qui restreignent l’utilisation de la DP chez les patients autochtones souffrant d’IRT.

Type d’étude: Il s’agit d’une étude de cohorte observationnelle et prospective.

Cadre de l’étude: Trois cliniques de prédialyse situées à Winnipeg, à Kingston et à Moose Factory ont pris part à l’étude.

Patients: La cohorte était constituée de 99 patients adultes (67 allochtones et 32 autochtones) dont le débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) était de moins de 30 ml/min/1,73 m2. Les participants à l’étude ont été recrutés parmi les patients des trois centres de prédialyse mentionnés ci-haut entre avril 2011 et octobre 2013.

Mesures: On a d’abord noté les données démographiques et les comorbidités des patients. Ensuite, un sondage réalisé auprès des patients au moment du recrutement a permis d’établir leur statut autochtone ou allochtone, de déterminer les facteurs qui constituaient un frein à leur utilisation de la DP, de même que des données sur l’usage de la DP comme modalité de dialyse. Le choix de la DP comme modalité initiale a été déterminé par un suivi mensuel sur une période d’un an post-recrutement.

Méthodologie: Les obstacles à l’utilisation de la DP comme modalité de dialyse figurant dans le sondage étaient basés sur une revue de la littérature recensant ces facteurs. Le sondage a ensuite été modifié en fonction de la rétroaction offerte par les patients, et sa fiabilité a été évaluée par la méthode du test-retest. Les divergences observées entre le choix ou non de la DP comme modalité de dialyse, les facteurs freinant son utilisation et les variations relevées en regard de l’origine ethnique des patients (autochtones ou allochtones) ont été établies par le test du chi carré et par régression logistique.

Résultats: Tous les patients inclus dans l’étude ont répondu au sondage. L’âge moyen des patients allochtones était de 65,5 ans alors qu’il était de 54,6 ans pour les patients autochtones. Les entraves à l’utilisation de la DP associées de façon significative avec le statut d’autochtone étaient le manque d’argent (RC=21,3; IC 95% 5,3-86,4; p<0,0001) et l’anxiété (RC=2,8; IC 95 1,1-7,1; p=0,03). Aucune différence n’a été observée entre allochtones et autochtones (66,7 % contre 68,8 % respectivement; p=0,83) en ce qui concerne le choix de la DP comme modalité de dialyse. Un patient allochtone (1,5 %) et 5 patients autochtones (15,6 %) sont décédés au cours de la période couverte par l’étude. Enfin, aucune variation significative n’a été observée entre les patients autochtones et allochtones (28 % et 33 % respectivement; p=0,81) en regard de l’utilisation de la DP comme modalité de dialyse.

Limites de l’étude: La taille restreinte de l’échantillon limite la portée de cette étude.

Conclusion: Au Canada, l’insuffisance rénale terminale affecte les patients autochtones de façon disproportionnelle. Pour ceux d’entre eux qui habitent en région rurale, la dialyse péritonéale, qui se pratique à domicile, pourrait s’avérer une solution de remplacement intéressante à l’hémodialyse conventionnelle qui elle, se pratique en centre hospitalier. Notre étude a révélé que l’anxiété et le manque d’argent constituaient des facteurs restreignant l’utilisation de la DP chez la population autochtone. Dans le choix d’une modalité de dialyse, la prise de décision conjointe du patient avec les médecins revêt une importance majeure : d’abord pour bien mesurer les bienfaits et les risques potentiels, mais également pour tenir compte des valeurs et des préférences du patient autochtone. Ces résultats pourront servir à orienter les recherches futures et à concevoir des interventions ciblant les facteurs qui freinent l’utilisation de la DP chez les patients autochtones atteints d’IRT.

Keywords: Aboriginal; barrier; disparity; peritoneal dialysis.