Le ciment brûle toujours

Ann Burns Fire Disasters. 2017 Mar 31;30(1):18-23.
[Article in French]

Abstract

Cement burn is a common cause of chemical burns in France. They usually need surgical treatment. This retrospective study was performed among 49 patients, aged 21-71 years, admitted to the St Joseph-St Luc Hospital in Lyon, France. Patients were mainly male, fairly young (mean 44 years) and had a professional activity, although burns usually occurred at home. Burns were deep, on the lower limbs, and were not extensive (3% TBS). All but one patient needed grafting, performed on d13. LOS was eight days. Seven patients had to be admitted to a rehabilitation centre afterwards. This study confirms the local seriousness of cement burns. It emphasises their socio-economic impact since they occur in job-active patients. Education on cement hazards should be developed, targeting this population, who are seldom building professionals. Current regulations, classifying cement as an 'irritant', do not address the causticity of wet cement and should be amended.

Les brûlures chimiques par ciment représentent une cause fréquente de corrosion cutanée en France. Elles nécessitent fréquemment un traitement chirurgical. Notre étude rétrospective concerne tous les patients admis pour une brûlure par ciment dans le service entre 2004 et 2016. Quarante-neuf patients âgés de 21 à 71 ans ont été pris en charge dans le centre des brûlés du Centre Hospitalier Saint Joseph Saint Luc à Lyon entre 2004 et 2016. La population concernée était majoritairement masculine, relativement jeune (44 ans en moyenne) et professionnellement active. Les brûlures survenaient principalement dans le cadre d’accidents domestiques (78%). Elles étaient profondes et atteignaient majoritairement les membres inférieurs, de façon bilatérale. La surface brûlée représentait 3% de la surface cutanée totale. Presque tous les patients (98%) ont nécessité une prise en charge chirurgicale pour excision et autogreffe de peau mince. Un seul patient a bénéficié d’une cicatrisation dirigée. Le délai moyen entre la brûlure et la chirurgie était de 13 jours et la durée moyenne d’hospitalisation de 8 jours. Sept patients ont nécessité une prise en charge en centre de rééducation à leur sortie du service. Cette étude confirme la sévérité des brûlures chimiques par ciment. Elle met également en avant l’impact que peut avoir ce type de brûlure en terme de retentissement socio-économique dans une population de patients majoritairement jeune et active. Elle insiste sur le fait que des mesures doivent être prises afin d’informer cette population rarement professionnelle sur les risques encourus lors du mésusage du ciment. La réglementation actuelle, classant le ciment comme irritant, ne prend pas en compte son caractère corrosif et devrait être amendée.

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