Prise en charge des patients atteints de maladies rhumatismales pendant la pandémie de COVID-19 : la Société française de rhumatologie répond aux questions fréquentes posées jusqu’en mai 2020

Rev Rhum Ed Fr. 2021 Mar;88(2):93-100. doi: 10.1016/j.rhum.2021.01.013. Epub 2021 Jan 18.
[Article in French]

Abstract

Contexte : les rhumatologues doivent composer avec la pandémie de COVID-19 dans la prise en charge de leurs patients, ce qui a soulevé de nombreuses interrogations sur l’utilisation des anti-inflammatoires et des traitements de fond antirhumatismaux (DMARD). La Société française de rhumatologie (SFR) a sélectionné les questions les plus critiques pour la pratique quotidienne d’un rhumatologue et un groupe de 10 experts composé de membres du conseil de la SFR et du Club rhumatismes et inflammations (CRI) a proposé des réponses basées sur l’état des connaissances au mois de mai 2020. Procédure fondamentale : lorsque les 18 premières questions et déclarations ont été mises à disposition, 1400 personnes ont consulté la liste des questions fréquemment posées entre le 31 mars et le 12 avril 2020. Seize questions supplémentaires ont ainsi été transmises à la SFR et le conseil y a répondu. Une revue complémentaire a été organisée par e-mail et visioconférence, notamment pour actualiser les déclarations. Cinq des questions, jugées scientifiquement pertinentes, ont été ajoutées à ce document. Chaque réponse a reçu une note finale de 0 à 10, 0 correspondant à l’absence totale d’accord et 10, à un accord sans réserve. La valeur moyenne des votes obtenus par chaque question est présentée comme le degré d’accord (DA) à la suite de chaque réponse. Date de la dernière mise à jour de ce document : 17 avril 2020. Principales observations : selon la littérature scientifique publiée, il n’y a la plupart du temps aucune contre-indication à la mise en place ou à la poursuite d’un traitement par anti-inflammatoires ou DMARD. En cas de signes suggérant une infection (par le coronavirus ou autre), les traitements doivent être arrêtés, puis rétablis si nécessaire après une période de deux semaines sans aucun symptôme. Quelques indices suggèrent que les personnes prenant une dose immunosuppressive de corticoïdes présentent un risque accru de développer une forme sévère de COVID-19. Les infiltrations intra-articulaires de glucocorticoïdes sont autorisées lorsqu’il n’existe pas d’alternative thérapeutique raisonnable et sous réserve de précautions protégeant le patient et le praticien d’une contamination virale, ce qui inclut une information appropriée du patient. Principales conclusions : les données disponibles sur la prise en charge des patients atteints de maladies rhumatismales pendant la pandémie de COVID-19 sont rassurantes et favorables à la poursuite ou à l’instauration de traitements symptomatiques et spécifiques, l’objectif principal demeurant le contrôle de ces maladies même en temps de pandémie.