Gain fonctionnel, antalgique et esthétique de la lipostructure dans les séquelles de brûlures

Ann Burns Fire Disasters. 2018 Sep 30;31(3):238-242.
[Article in French]

Abstract

The use of lipostructure to treat burn sequelae is more and more common today. The regeneration capacities of mesenchymal stem cells appear promising on this sequelae skin, which is poorly vascularized, retractile and often painful. The aim of our study is to establish the analgesic properties, and the functional and aesthetic improvements gained by using lipostructure to treat burn sequelae. Forty-three patients who received lipostructure for burn sequelae according to the Coleman method between 2005 and 2017 were selected. Results regarding aesthetic, analgesic and mobility gain were recorded, with a minimum follow-up of one year postoperatively. Our patients consisted of 32 women and 11 men, with a mean age of 31.7 years (15 to 64 years). The mean follow-up during the study was 49.8 months (2 to 205 months). Patients received an average of 1.3 (1 to 3) sessions of lipostructure with an average of 153 cc (10 to 1040 cc) per session. Sequela sites were the face for 13 patients, the upper limb for 13 patients, the lower limb for 16 patients and the trunk for 4 patients. Twelve patients had lesions on multiple locations. Twenty patients benefited from this surgery for purely aesthetic or functional reasons, and 23 for painful sequelae. A significantly lower EVA was observed after surgery and a functional gain thanks to the restoration of no longer painful amplitudes. An aesthetic gain was also reported in more than three quarters of cases. In two cases, the analgesic effect decreased after one year and required a second lipostructure. The use of lipostructure in burn sequelae has already proved its efficiency with regard to the functional aspect, aesthetics and also analgesia. However, the evaluation of results is based on scales that are still imperfect. Lipostructure is not the only type of surgery used in burn sequelae. Local plasty or skin grafts are also used, but they are more invasive and have no direct analgesic effect. Lipostructure is only possible on mature, soft and non-adherent scars in order not to traumatize adipose cells. Post-burn skin is defined by retractions and adhesions to deep planes, requiring heavy rehabilitation work beforehand. Finally, the effect is not always sustainable and the duration of efficiency remains unknown. Lipostructure has its place in the treatment of hyperalgic and unsightly burn sequelae that are responsible for a functional and social disability in the patient.

La place de la lipostructure dans le traitement des séquelles de brûlure est aujourd’hui de plus en plus établie. Les capacités de régénération des cellules souches mésenchymateuses apparaissent prometteuses sur cette peau séquellaire peu vascularisée, rétractile et souvent douloureuse. Le but de notre étude est d’établir les propriétés antalgiques et les améliorations fonctionnelles comme esthétiques de la lipostructure dans le traitement des séquelles de brûlure. Quarante trois patients ayant bénéficié de lipostructure selon la méthode de Coleman pour séquelles de brûlure entre 2005 et 2017 ont été sélectionnés. Les résultats ont été relevés avec un recul minimum de un an post-opératoire, sur des critères de gain esthétique, antalgique et de mobilité. Nos patients se répartissaient en 32 femmes et 11 hommes d’âge moyen de 31,7 ans (15 à 64 ans). Le recul moyen lors de l’étude est de 49,8 mois (2 à 205 mois). Les patients ont bénéficié en moyenne de 1,3 (1 à 3) séances de lipostructure pour une quantité moyenne de 153 cc (10 à 1 040) par séance. Les sites séquellaires étaient représentés par la face chez 13 patients, le membre supérieur chez 13 patients, le membre inférieur chez 16 patients et le tronc chez 4 patients. Douze patients avaient des lésions sur des localisations multiples. Vingt patients ont bénéficié de cette chirurgie à but uniquement esthétique ou fonctionnel, 23 dans le cadre de séquelles douloureuses. On observe une EVA significativement inférieure après la chirurgie et un gain fonctionnel corrélé à la restauration des amplitudes devenues non douloureuses. Les patients relèvent également un gain esthétique dans plus de trois quart des cas. Dans deux cas, l’effet antalgique s’est amenuisé après un an et a nécessité une deuxième lipostructure. L’utilisation de la lipostructure dans les séquelles de brûlure a déjà prouvé son efficacité sur l’aspect fonctionnel, esthétique mais aussi antalgique. Cependant, l’évaluation des résultats reste dépendant d’échelles encore imparfaites. La lipostructure n’est pas le seul geste réalisé dans les séquelles de brûlures. Des chirurgies de types plasties ou greffes de peau sont également utilisés, mais elles sont plus invasives et n’ont pas d’effet antalgique direct. Le recours à la lipostructure n’est possible que sur des cicatrices matures, souples et non adhérentes afin de ne pas traumatiser les cellules graisseuses. La peau cicatricielle post-brûlure est marquée par des phénomènes de rétractions et d’adhérences aux plans profonds nécessitant un lourd travail de rééducation au préalable. Enfin, l’effet n’est pas toujours pérenne et la durée d’efficacité reste à ce jour inconnu. La lipostructure prend toute sa place dans le traitement des séquelles de brûlures hyperalgiques et inesthétiques, source de handicap fonctionnel et social pour le patient.

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