Épilepsie et brûlure : épidémiologie et interactions

Ann Burns Fire Disasters. 2018 Sep 30;31(3):178-180.
[Article in French]

Abstract

A retrospective study was conducted to assess the interactions between epileptic seizure and burn. The study was conducted on all patients treated at the Saint Luc Saint Joseph Hospital Burn Unit from 2000 to 2015 with a diagnosis of epilepsy. Forty-eight cases associating burns and epilepsy were reviewed. Twenty-eight patients had a burn following an epileptic seizure. The average age was 43, and the burned area was 9%. Injuries resulted from contact with hot surface (32%), scald burn (50% - 32% with cooking water and 17.8% by accidental exposure to hot tap water (shower)). Burns by flames were rare (4 cases/28: 14.3%). The burns were deep, and all required surgical treatment by excision - split thickness skin graft. All the cases of tap water burns occurred before 2010 and the changes to hot tap water temperature legislation. Three patients presented a new epileptic seizure during their hospitalization. Primary prevention of domestic accidents, particularly regulation of hot tap water temperature, appears effective. Educating epileptic patients on the importance of therapeutic compliance and the elimination of risky activities during periods of therapeutic modification should further reduce the incidence of seizure-related burns.

Nous avons mené une étude descriptive rétrospective afin d’apprécier les interactions entre crise d’épilepsie et brûlure. L’ensemble des patients pris en charge dans le centre de traitement des brûlés de l’hôpital Saint Luc-Saint Joseph de Lyon, de l’année 2000 à l’année 2015, chez qui un diagnostic d’épilepsie avait été retenu ont été inclus. Quatre-vingt-quatre dossiers associant brûlure et épilepsie ont été revus. Vingt-huit patients présentaient une brûlure secondaire à une crise d’épilepsie. L’âge moyen était de 43 ans, et la surface brûlée de 9%. Les brûlures étaient principalement causées par contact avec une surface chaude (32%) ou par ébouillantement (50% dont 32% avec de l’eau de cuisson et 17,8% par exposition accidentelle à l’eau chaude sanitaire -douches). Les brûlures par flammes étaient rares (4 cas/28 : 14,3%). Les brûlures étaient profondes et ont toutes nécessité un traitement chirurgical par excision - greffe dermo-épidermique. On ne recense aucun cas de brûlure par eau chaude sanitaire après 2010. Trois des patients (11%) ont présenté une nouvelle crise d’épilepsie au cours de leur hospitalisation. Aucun des patients connus comme épileptiques et ayant subi une brûlure en dehors d’une crise d’épilepsie n’a présenté de crise lors de son hospitalisation. Les mesures de prévention primaire des accidents domestiques, particulièrement la réglementation de la température de l’eau chaude sanitaire apparaissent comme efficaces. Une éducation des patients épileptiques sur l’importance de l’observance thérapeutique et l’éviction des activités à risques lors des périodes de modification thérapeutique doit permettre de réduire davantage l’incidence des brûlures liées aux crises convulsives.

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